Conversation avec Dre Lisa Campisi, psychologue pour enfants, ados et parents

Conversation avec Dre Lisa Campisi, psychologue pour enfants, ados et parents

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Dre Campisi offrira ses services dans la plateforme Meetual dans le courant du mois d’avril 2022. Dre Campisi travaille en français et en anglais. L’équipe lui a posé quelques questions pour permettre à la clientèle de Meetual de la découvrir.

Parlez-nous de la première consultation, Dre Campisi

Il faut commencer par voir de qui vient le motif de consultation. Qui amène la situation problématique jusqu’à moi ?

Pour un enfant âgé de moins de douze ans, le parent est habituellement à l’origine de la démarche. J’aime que les deux parents soient présents, si possible, pour parler de la situation.

Si c’est un problème familial, par exemple un enfant agressif avec son frère ou sa sœur, si tout le monde est là, les différentes dynamiques impliquées dans la situation seront abordées. On tente donc d’obtenir un maximum d’informations pour ensuite aboutir à un plan d’intervention spécifique. En intervenant avec la famille entière, on découvre parfois d’autres dynamiques qui influencent la problématique.

Dans le cadre de la première consultation, je rencontre donc l’enfant et la ou les personnes d’où provient le motif de consultation, ensuite nous travaillons ensemble à étudier la problématique, les antécédents et les solutions possibles. Je travaille très bien de manière collaborative.

Je dis souvent aux parents que je suis spécialiste du développement de l’enfant, mais eux sont les spécialistes de leur enfant.

Que se passe-t-il lorsqu’un ou une adolescent.e vous contacte directement ?

Si un ou une adolescent.e vient vers moi, on aborde directement le sujet avec des questions du type : « Qu’est-ce qui t’amène ici ? », « Qu’est-ce qui se passe ? », « Raconte-moi un peu ta vie ».

Aux adolescents, je dis qu’ils et elles sont en lieu sûr et confidentiel pour parler librement. Je sais à quel point la confidentialité est une priorité à leurs yeux. 

Comment travaillez-vous avec des enfants ?

Si ce sont des enfants mal à l’aise, j’opte pour des méthodes ludiques. On joue à des jeux et je pose des questions que j’appelle les «Getting to know you», pour apprendre à se connaître.

Il existe diverses méthodes pour sortir ce qui doit être sorti.

Si disponible, on utilise un tableau et j’encourage les enfants à faire des dessins. Pour les plus timides, on commence avec des questions Oui/Non, puis on ajoute graduellement des questions ouvertes.

Si plusieurs membres de la famille sont présents, je pose des questions du type : « Qui est le plus bavard dans la maison ? », « Qui aime jouer des tours ? », « Qui est le plus tranquille ? », « Qui fait le mieux à manger ? ». Ces questions réduisent les tensions. Elles procurent un certain confort tout en m’informant de la situation familiale.

C’est quoi pour vous une consultation réussie ?

Je peux vous parler d’une consultation qui m’a marquée. C’était pour l’évaluation d’un enfant que j’avais diagnostiqué du trouble dans le spectre de l’autisme. La fin de la dernière consultation, c’est évidemment le diagnostic et c’est très difficile pour une mère de l’entendre. Elle pleurait.

Quelques années plus tard, j’ai reçu un courriel de cette maman avec une vidéo. Elle m’a écrit que la dernière fois qu’on s’est vues, elle était dans tous ses états et qu’elle avait de la difficulté à voir du positif dans sa vie en ne sachant pas quel avenir attendait son fils.

Et puis, elle m’envoyait une vidéo où son fils prend l’autobus scolaire pour la première fois en souriant et lui envoyant la main. Elle m’a dit qu’elle avait de la difficulté à imaginer cela à l’époque, mais grâce au diagnostic, ils ont pu avoir les services nécessaires pour y arriver. La vidéo était une sorte de remerciement. Il n’y a rien de plus gratifiant que ce type de message. La séance très triste s’est transformée en séance très gratifiante.

Que doit dire un parent à son enfant ou à son ado pour lui donner envie de vous rencontrer ?

Évidemment, quand la volonté de me rencontrer vient directement de l’enfant ou de l’ado, le travail est à moitié fait.

Il y a des troubles comme l’anxiété où on est vraiment mal dans sa peau et juste l’idée de pouvoir se sentir mieux, c’est déjà quelque chose. On voit souvent une grande motivation à aller mieux chez quelqu’un qui vit un problème d’anxiété parce qu’on ne se sent vraiment pas bien.

C’est plus compliqué dans le cas de quelqu’un à la maison qui ne veut rien faire, qui reste couché.e, etc. Dans ce genre de situation, je conseille aux parents d’aller avec ce qui va chercher l’ado. De dire des choses comme : « Est-ce que tu aimerais te sentir bien ? », « Est-ce que tu aimerais pouvoir sortir avec tes amis ? », « Est-ce que tu aimerais recevoir de l’aide pour aller chercher ça ? ». « On a cette aide-là. Ce n’est pas un tour de magie. Ce sera exigeant, mais il y a de l’espoir. » 

L’idée est d’aller chercher les ados où ils et elles désirent voir un changement. 

À quel âge peut-on proposer à un enfant de rencontrer un ou une spécialiste ?

Tout dépend de la problématique. Mais généralement, plus ils sont jeunes, plus ils sont réceptifs. Parce qu’on y va de manière très ludique, c’est beaucoup moins intimidant. Quelque chose comme : « On est ici parce qu’il y a des choses qui ne vont pas très bien à la maison, est-ce que tu es d’accord ? Est-ce qu’il y a des choses qui peuvent être améliorées à la maison ? » Ils vont sans doute dire oui, même si parfois, certains répondent « Non, tout est beau. ». Là, on ajoute : « Est-ce que tu aimerais qu’on travaille là-dessus… Que les gens rient plus… Se fâchent moins ? » L’idée de travailler ensemble dans ce but est importante.

Je dis aux parents : « Vous allez m’aider à trouver une solution qui fonctionne pour votre famille ». Ça se passe généralement très bien.

Je suis là pour les aider et non pour leur imposer quoi que ce soit.

Dans la situation où un enfant a un trouble du comportement, frappe son frère par exemple, on peut intervenir dès que l’enfant sait parler et on se concentre plutôt sur un coaching parental pour soutenir les parents dans leurs interventions avec leur enfant. Mais si le problème est plutôt interne, au niveau de l’anxiété, c’est plutôt vers l’âge scolaire, 5 ou 6 ans, qu’il est préférable de le rencontrer. Si l’enfant sait lire, cela facilite mon travail. On peut commencer très jeune.

Il y a tellement de potentiel dans une petite vie qui commence. On veut lui donner tout ce qu’il faut pour partir du bon pied ! 

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Lisa Campisi

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